« La transition de l’économie informelle vers des économies collectives et durables pour les territoires »
1-6 mai 2023
- La co-construction des politiques publiques, des économies collectives et durables, créatrices d’emplois décents pour les jeunes et les femmes.
- Une économie bleue durable : préservation de la pêche artisanale, création de nouveaux emplois durables et protection sociale et environnementale.
- Une économie verte, territoriale, collective et durable, autosuffisance alimentaire et sa gouvernance.
- Une économie numérique solidaire et durable pour les territoires.
- Le dialogue politique entre les gouvernements nationaux/locaux et les acteur·rice·s porteurs d’enjeux des économies collectives et durables pour les territoires.
- Articulations entre les pratiques et la recherche autour de l’économie sociale et solidaire et du développement durable.
La séance principale a été précédée de deux Pré-forum spéciaux :
- l’un à destination des jeunes : » le Pré-forum JeunESS – Entrepreneuriat collectif et durable pour les territoires : les réponses d’inclusion des jeunes d’ici et d’ailleurs ”.
- l’autre mettant à l’honneur les femmes : “Journée ESS & Femmes- Autonomisation sociale et économique des femmes et territorialisation des politiques publiques durables ”.
Le Forum de Dakar, inscrit dans une dynamique forte du continent africain pour développer une économie dans laquelle l’ESS joue un rôle essentiel, a permis de comprendre, d’échanger, de partager des actions existantes et à venir pour « La transition des économies « informelles » vers des économies collectives et durables pour nos territoires ».
6000 participants de 75 pays, 90 ateliers, 15 séances plénières montrent, s’il en était besoin, combien l’ESS et ses acteurs ont besoin de dire, de montrer, de construire ensemble une autre manière de faire de l’économie, combien la logique de l’ESS est présente et forte sur tous les continents. Il s’agit, maintenant de l’unifier pour agir.
Le projet économique comme le projet politique ont été toujours présents et le fait de rechercher ensemble des solutions pour que la solidarité aide à la construction d’une économie alternative à ces « économies informelles » a guidé les travaux de ces trois jours. L’éclairage apporté par toutes les interventions mais surtout par toutes les initiatives présentées à cette occasion doit nous interroger sur la capacité de l’ESS à être une économie à la fois plus humaine et plus ancrée dans les réalités des pays et des territoires. Il ressort de ces journées une grande possibilité de production de tous ceux et toutes celles qui, au quotidien, tentent de survivre par des « petits boulots » et qui en se regroupant pourraient avoir une force plus grande pour infléchir la production de richesse mais aussi leur pouvoir par une implication commune dans le développement économique. Si la réalité de nos constats s’applique au continent africain, il est certain que nous pouvons largement extrapoler dans tous les pays dans lesquels l’économie informelle occupe une place, en particulier dans les milieux où elle est le signe d’une « survie » dans un monde où ce qui prime est le gain à tout prix sans respect des êtres humains.
Transformer cette économie informelle en économie collective est un moyen de recréer de la richesse individuelle et partagée, de redonner de l’espoir et du courage à ceux qui produisent et de leur permettre de se prendre en charge pour être une force politique et économique ancrée dans des valeurs de solidarité et de respect des autres. Cela est sans doute une utopie,mais ces trois jours ont été riches d’enseignement et nous réinterrogent sur nos priorités en matière de développement économique, de projet politique à porter et à défendre, de relations entre les peuples et les cultures.
Un grand, un immense merci aux femmes, en particulier à Pauline EYEBE EFFA qui a su démontrer combien l’ESS pouvait apporter une réponse nouvelle permettant de structurer des activités tout juste en position de maintenir un faible revenu pour en faire une activité cadrée et productive pour le bien de celles qui y participent.
Un autre grand merci à Alain COHEUR président de ESS Forum International qui sut tenir un discours conclusif encourageant et mobilisateur : « Aujourd’hui plus que jamais l’économie sociale ne peut ni négliger ni faire l’impasse sur la nécessité de se poser la question de son programme politique et de son cadre idéologique. Et cette idée est loin d’être nouvelle. L’histoire que nous écrivons est l’héritage de combats qui sont menés depuis des décennies et qui voient s’affronter des conceptions différentes du fonctionnement et de l’organisation de nos sociétés….La gravité des problèmes auxquels nous sommes confrontés, nécessite de sortir du cadre capitaliste, et de se détourner des objectifs de profits pour planifier notre production dans l’intérêt de la planète et des populations du monde entier. La volonté de sortir de la marginalité l’économie sociale sera un combat sans relâche pour notre existence…les entreprises et organisations de l’économie Sociale et Solidaire peuvent se reconnaitre et s’unir via leurs statuts, leurs pratiques, leurs objectifs. Être un mouvement social, une force politique, exige de constituer un ensemble unifié au-delà de nos différences corporatistes afin de porter haut notre vision commune de l’intérêt général…Nous devons, maintenant, nous employer à élargir l’agenda de l’Économie Sociale et Solidaire à l’échelle internationale afin d’initier une mondialisation alternative exigeant un développement durable de nos sociétés. Le financement de cette transition est crucial au diapason de la stratégie « ODD » déployée par les Nations-Unies pour l‘horizon 2030 et de sa Résolution, aux conclusions de l‘OIT, aux recommandations de l‘OCDE et à celles à venir du Conseil européen. Pour terminer, je souhaite prendre à témoin tous les membres de cette assemblée et les panelistes ici présents : l’ONU avait fixé les objectifs du millénaire qui se sont achevés en 2015, ensuite la relève a été prise à travers les feuilles de route et les objectifs des ODD pour 2030, moi je vous propose de fixer aussi un cadre onusien pour que l’économie sociale et solidaire représente 50% de l’économie des Etats en 2050 ! c’est un objectif concret, mobilisateur, qui cadrera la mobilisation de toutes nos énergies et je vous demande d’inscrire cet objectif « 50 en 2050 » dans l’évaluation qui sera faite de la Résolution de l’ONU en 2025 ! »
LE PROCHAIN FORUM MONDIAL DE L’ÉCONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE AURA LIEU EN 2025 À BORDEAUX NOUVEAU SIÈGE DU GSEF